Saturday, February 03, 2007

Frédéric Lordon.

Limiter les profits financiers des fonds de pension et d’investissement ? Et demain on rasera pour pas cher. Karl M. s’est moqué de Proudhon, à propos du crédit gratuit. En expliquant que le crédit, gratuit ou pas, dépend de ceux qui l’accordent. Que l’argent fiduciaire, les moyens de paiement, la solvabilité, tout cela est aux mains des banques. Que ces dernières sont propriétaires de ce moyen de production qu’est le crédit. Qu’il faut commencer par remettre cela en cause.
Les fonds de pension, la retraite de grand-mère, c’est sacré. Pour les fonds d’investissement, avec une bonne dose de démagogie, ça pourrait peut être se concevoir en France, mais certainement pas aux Etats-Unis, ni aux îles Caïmans. Donc, bof !
Si tout cela vous intéresse, un économiste américain qui s’appelle Michael Hudson a décrit le système dont profitent les E.-U. depuis plus de trente ans. C’est une merveille de simplicité et d’efficacité. Hudson argumente contre, à l’époque sous Nixon, y voyant un dévoiement impérialiste. Ce qui se passe, c’est que le déficit extérieur est payé par la dette publique. C’est à dire que la vente de bons du trésor américain, partout dans le monde, rééquilibre la balance commerciale.
Ils avaient commencé par payer leur facture pétrolière avec des pétrodollars. Ce qui a sérieusement perturbé les marché des changes. Les bons du trésor n’ont pas cet inconvénient. Leur valeur monte ou descend selon les taux d’intérêt en vigueur, mais sans influence direct sur la valeur du dollar. Ils peuvent en imprimer autant qu’ils veulent. D’autant plus que les pays clients en ont un tel stock, déjà, qu’ils sont obligés d’en racheter tous les ans pour maintenir les cours.
Ceci dit, j’ai remarqué que la France (et sans doute d’autres pays) a vendu une part de se derniers déficits budgétaires à l’étranger. Ses déboires actuels, avec sa balance commerciale dans le rouge, montre peut être que le marché mondial des bons du trésor est saturé. Ou que les E.-U. ont interdit de marcher sur leurs plates bandes.
L’interview de Michael Hudson.
http://www.counterpunch.org/shaefer04232003.html

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